Les cornes des bouquetins, marqueurs des changements climatiques (suite et fin)
Publié le 9 juin 2021
Le saviez-vous ?
Réponse à la question d’hier : le réchauffement climatique dans les Alpes a déjà des répercussions sur nombre d’espèces animales et végétales. Prenons le cas d’un mammifère emblématique des Alpes : le bouquetin.
D’après vous, quel impact pourrait avoir le réchauffement climatique sur les cornes des mâles ?
Elles deviennent plus petites avec la hausse des températures
Elles se fragilisent et cassent plus souvent lors des affrontements
Elles sont de plus en plus grandes avec des étés plus chauds favorables à la pousse de la végétation
Qu’en pensez-vous ?
La bonne réponse est le A. Pourquoi donc ?
Chez le bouquetin, la taille des cornes des mâles est représentative de la qualité d’un individu : ceux qui arborent de grandes cornes sont dominants, ont un accès facilité aux femelles et un meilleur succès de reproduction que ceux qui sont moins bien armés. La taille des cornes dépend notamment des conditions environnementales de l’année de naissance.
La température moyenne du printemps de naissance du bouquetin est un facteur qui influence la taille des cornes à tout âge : les mâles nés un printemps chaud auront, toute leur vie, des cornes plus petites que leurs congénères nés un printemps plus frais. Il est probable que ce facteur ait un lien direct avec la qualité de la végétation du printemps de naissance : les printemps frais engendrant une nourriture de haute valeur nutritive sont favorables à la fois à la condition physique de la mère en fin de gestation et donc au bon développement du fœtus, à la qualité du lait maternel et à la qualité des ressources ingérées par le cabri lui-même lors de son premier été. Ces ressources de haute qualité permettront une croissance rapide du jeune mâle. A contrario, les mâles nés les printemps chauds connaîtront un déficit de croissance qu’ils ne pourront pas rattraper les années suivantes.